Le jeu du Logorallye

Moi aussi, j'ai fait un peu plus de 10 lignes

Comme tous les jours, j’étais là, fidèle au poste, à dactylographier le courrier, classer les documents, gérer les rendez-vous, répondre au téléphone… Je refermais la farde à glissière en soupirant d’ennui. Cette routine me pesait sur le cœur.

Certes, je ne devais pas me plaindre, j’avais la chance d’avoir un travail, une famille et une vie sociale bien remplie. Je n’étais pas devenue la traîne savate dont ma mère ne cessait de parler lorsqu’elle évoquait mon avenir tandis qu’à l’époque, je ne faisais aucun réel effort à l’école. « Tu es vouée à l’échec » brandissait-elle toujours, comme une menace au lieu de m’encourager et de me réconforter.

Mais parfois, ce travail dont j’avais la chance de jouir, ces longues journées devant l’ordinateur étaient pires qu’une anesthésie générale dont on a du mal à émerger et qui vous donne l’impression chaque jour de vous enliser un peu plus.

Sur le chemin du retour, je croisai une joyeuse petite fille qui marchait en direction du parc, tenant fermement la main de sa maman. Soudain, elle laissa échapper quelque chose qui tomba au sol. Je me baissai pour ramasser l’objet. D’abord je ne vis que le chapeau de laine richement décoré d’un nénuphar en feutrine. Ensuite, je reconnu la poupée, pareille à celle de mon enfance. Ah, que ne donnerai-je pas pour retourner au temps où mon seul souci était de savoir avec lequel de mes jouets j’allais m’amuser aujourd’hui ?