Le passé simple ...pas si simple

Petite leçon de conjugaison à la sauce Elora :geek:

Le passé simple ? …Pas si simple
Une effervescence inhabituelle régnait dans la grande maison des Verbes. L’invitation tant attendue par tous les habitants était enfin arrivée. Le célèbre auteur, [Votre nom], allait commencer un nouveau texte et conviait certains verbes à venir y participer. L’auxiliaire Avoir déchira fébrilement l’enveloppe et lut la précieuse missive sur laquelle les verbes choisis étaient désignés et qui indiquait à quel temps ils devaient se présenter. La liste était longue et les heureux élus trépignaient d’impatience de connaître quelle tenue ils devaient porter pour l’occasion. Les verbes à l’imparfait se réjouirent de la simplicité du costume imposé. Ceux au plus que parfait entamèrent une ronde folle avec les auxiliaires, heureux de collaborer à nouveau. La bonne humeur régnait parmi les verbes sélectionnés, jusqu’au moment où après l’énumération d’une dernière série de verbes, le verdict tomba, impitoyable :
- Nous devons être conjugués au passé simple ! s’écria Avoir en regardant l’invitation.
Les amis, dont le nom avait été cité, se regardèrent dépités :
- Oh non, pas ça ! Pourquoi ne pouvons-nous pas être à l’imparfait ou au plus que parfait comme les autres, c’est tellement plus simple, pleurnicha l’un d’eux.
- Il a besoin de nous au passé simple pour mettre en valeur ses actions de premier plan et pour celles qui sont limitées dans le temps. Pas moyen d’y couper, j’en ai peur, continua Avoir en lisant le reste des instructions.
- Je ne sais jamais quelle terminaison prendre au passé simple. On va perdre un temps fou à chercher ! reprit le verbe Reprendre.
L’intervention de ce dernier fit boule de neige et les protestations s’étendirent à tout le petit groupe dans une joyeuse cacophonie.
- Je propose que chacun prenne la terminaison qu’il veut. On verra bien. Avec un peu de chance on tombera sur la bonne, proposa le verbe Proposer.
Le groupe, ravi de ne pas perdre de temps dans des recherches rébarbatives, adhéra aussitôt à la proposition. Ils se dirigèrent tous vers l’immense penderie dans laquelle pendouillait toute leur réserve de terminaisons. Chacun ôta sa désinence infinitive pour revêtir la terminaison du passé simple de son choix sans se soucier de savoir si elle lui convenait ou pas. Puis dans une joyeuse pagaille, le petit groupe d’élus se dirigea vers les marges de la fameuse page blanche sur laquelle ils allaient bientôt pouvoir s’élancer dans une danse endiablée avec les autres convives. Tour à tour l’auteur les convia à venir rejoindre la piste. Tous les verbes prirent place, changeant de partenaire à chaque phrase, côtoyant de nouvelles classes de mots, guidant et imposant leur rythme à d’autres pour aboutir à un ballet parfaitement orchestré.
Mais tout d’un coup, l’écrivain s’arrêta les sourcils froncés pour considérer avec attention le résultat obtenu :
« Marc s’asseya sur une chaise inconfortable et regardit par la fenêtre, attentif au moindre mouvement suspect. Tout d’un coup, il aperceva une ombre se faufiler dans l’immeuble d’en face. Elle réapparaissa presque aussitôt. Marc finissa sa cigarette avant de quitter son poste d’observation et fut surpris de voir son suspect partir en courant. L’homme parta en direction du fleuve. Marc le vut tourner au coin de la rue et disparaître de son champ de vision. Il entreprenna de le suivre. Après plusieurs minutes, d’une course rapide, l’homme pénétra dans un immeuble délabré. Sur une pancarte clouée à la porte, Marc pouva lire « Pierre Delalandes : Détective privé ». Marc eut soudain un effroyable doute sur l’identité de son suspect. Il lui fallait éclaircir ce mystère et pénétrer dans l’immeuble sans se faire remarquer. Il résouda son problème facilement en voyant s’approcher un livreur de pizzas. Il héla l’homme qui vena à sa rencontre sans se méfier…. »

- Mais qu’est ce que c’est que cette pagaille ! gronda l’auteur à l’encontre des verbes. Je vous avais demandé du passé simple. En quoi, diable, êtes-vous déguisés ?

Le petit groupe baissa la tête, honteux :
- Pardon…On ne savait pas quelle terminaison prendre. C’est compliqué le passé simple, s’excusa le verbe Partir le rouge aux joues.
- Bon, très bien. Remettons un peu d’ordre dans tout cela. Que les verbes du premier groupe s’avancent, ordonna l’auteur en ouvrant sa boîte à terminaisons. Vous, vos terminaisons du passé simple sont :
AI, AS, A, ÂMES, ÂTES, ERENT.
Tous les verbes en –ER se bousculèrent devant les miroirs pour pouvoir admirer, ravis, leur nouvelle parure.
- Maintenant que les verbes en –IR, en –RE +Asseoir et Voir s’avancent. Vos terminaisons sont :
IS, IS, IT, ÎMES, ÎTES, IRENT.

Le petit groupe s’avança en se bousculant et s’empressa de revêtir leurs nouveaux atours distribués par l’auteur.

- Les verbes en –OIR(E), en –AÎTRE, en –OUDRE + les exceptions dont le nom suit, et qu’il faudra prévenir pour la prochaine fois: Lire, Taire, Plaire, Conclure, Vivre, vos terminaisons sont :
US, US, UT, ÛMES, ÛTES, URENT.
Enfin, les verbes composés à partir de Tenir et Venir, vos terminaisons sont :
INS, INS, INT , ÎNMES, ÎNTES, INRENT.

Voilà, maintenant, la prochaine fois que je vous inviterai dans mes textes vous n’aurez plus d’excuses !

A vous de jouer, qui me réécrit le texte de l’auteur sans faute ?

Elora !! La déesse de la conjugaison xD Ton texte est vraiment GE-NIAL !
J'espère que ça va pouvoir aider les non-initiés au passé simple à bien choisir leurs costumes !

J'aime beaucoup cette danse de la conjugaison...
Le texte conjugué comme il se doit ne donnerait-il pas ça?

"Marc s’assit sur une chaise inconfortable et regarda par la fenêtre, attentif au moindre mouvement suspect. Tout d’un coup, il aperçut une ombre se faufiler dans l’immeuble d’en face. Elle réapparut presque aussitôt. Marc finit sa cigarette avant de quitter son poste d’observation et fut surpris de voir son suspect partir en courant. L’homme partit en direction du fleuve. Marc le vit tourner au coin de la rue et disparaître de son champ de vision. Il entreprit de le suivre. Après plusieurs minutes, d’une course rapide, l’homme pénétra dans un immeuble délabré. Sur une pancarte clouée à la porte, Marc put lire « Pierre Delalandes : Détective privé ». Marc eut soudain un effroyable doute sur l’identité de son suspect. Il lui fallait éclaircir ce mystère et pénétrer dans l’immeuble sans se faire remarquer. Il résolut son problème facilement en voyant s’approcher un livreur de pizzas. Il héla l’homme qui vint à sa rencontre sans se méfier…. »

Hum, à tous les coups j'ai fait une erreur...

Haaaaan !!! L'idée de génie !!! Elora, j'adore votre super présentation !! J'y aurais jamais pensé d'écrire une histoire pour expliquer le passé simple ! :O Les profs devraient faire la même chose... -_-"

Kitty a écrit:J'aime beaucoup cette danse de la conjugaison...
Le texte conjugué comme il se doit ne donnerait-il pas ça?

"Marc s’assit sur une chaise inconfortable et regarda par la fenêtre, attentif au moindre mouvement suspect. Tout d’un coup, il aperçut une ombre se faufiler dans l’immeuble d’en face. Elle réapparut presque aussitôt. Marc finit sa cigarette avant de quitter son poste d’observation et fut surpris de voir son suspect partir en courant. L’homme partit en direction du fleuve. Marc le vit tourner au coin de la rue et disparaître de son champ de vision. Il entreprit de le suivre. Après plusieurs minutes, d’une course rapide, l’homme pénétra dans un immeuble délabré. Sur une pancarte clouée à la porte, Marc put lire « Pierre Delalandes : Détective privé ». Marc eut soudain un effroyable doute sur l’identité de son suspect. Il lui fallait éclaircir ce mystère et pénétrer dans l’immeuble sans se faire remarquer. Il résolut son problème facilement en voyant s’approcher un livreur de pizzas. Il héla l’homme qui vint à sa rencontre sans se méfier…. »



Hum, à tous les coups j'ai fait une erreur...

Parfait!20/20!

yes, yes, yes!!!! Ah je suis trop forte quand je veux!

Ah là là, les conjugaisons...
Ma professeur de sixième en était une vraie accro', tout comme de la grammaire et de l'orthographe (elle partait à la retraite l'année suivante...un signe ?).
Alors, avec plus de quatre exercices en moyenne, extrêmement longs et chiants à faire à chaque fois pour le lendemain, je peux te dire que tout ça est profondément gravé dans ma tête...tellement que dès que je croise une faute, faut immédiatement que je la corrige, car c'est comme si elle me sautait au visage pour m'agresser (Mes pauvres amies que j'ai du martyriser...)
Et pourtant, parfois je me trompe encore (enfin je crois xD) !

Ce texte est vraiment génial, il donnerait envie d'apprendre le passé simple à n'importe quel cancre ! (et oui, même à Ducobu !)
J'aurais aimé avoir une prof' de français dans ton genre *yeux qui brillent*

Tu nous mettras une suite, hein ? Avec un autre temps, ou sur un point de grammaire ? *yeux pleins d'espoir*

Il est super ton texte ! Bravo !

Ahah J'ai révisé le passé simple ^^
[ même si je l'avoue --> c'est quand même pas facile ! ]